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Du 20 Septembre au 8 Novembre
CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE – 51 RUE DE BERCY – 75012 PARIS
Cinéma d’avant-garde / Contre-culture générale
Où est-il passé ce premier chant… On ne le sait pas au juste.” (Lautréamont)
En 1974, Georges de Beauregard passe commande à Jean-Luc Godard d’un remake d’À bout de souffle. Le projet s’intitule donc À bout de souffle numéro deux, et il s’agira, non de remettre en scène le grand succès de 1960 (ainsi que s’y emploiera Jim McBride en 1985), mais de discuter les fondements de ce film — qui fut décrit par Godard à l’époque comme Moi, un blanc, transposition du Moi, un noir de Jean Rouch.
En 2012, Pascal Beausse, responsable des collections photographiques,et Pascale Cassagnau, responsable des collections audiovisuelles, vidéo et nouveaux médias au Centre National des Arts Plastiques, montent à La Virreina de Barcelone une exposition intitulée Número tres, qu’ils présentent ainsi. “Número tres souhaite actualiser les formes, idées et figures inventées en 1975 par Jean-Luc Godard pour son film Numéro deux, en partant du motif de la fusion entre maison et usine qui fonde l’image originelle de ce film. Avec Numéro deux, Jean-Luc Godard se proposait de ‘penser la maison en terme d’usine’ et allait jusqu’à identifier la maman au paysage et le papa à l’usine.Aujourd’hui, si l’usine est toujours dans le paysage, elle est désormais délocalisée, vidée de ses machines, sur lesquelles travaillent d’autres ouvriers, ailleurs, là où le marché a décidé de les transporter désassemblées dans des supercargos porte-containers.Le parcours de l’exposition offre une trajectoire toujours recommencée de la maison à l’usine, de l’intime au travail, dans une traversée de la ville, entre ces deux lieux si éloignés et pourtant si proches, à travers les représentations contemporaines de la vie domestique, des territoires urbanisés, des gestes de l’amour et du travail. Alors que les structures du couple, de la famille, de l’économie et de la société ont profondément évolué et que les problèmes évoqués dans Numéro deux se sont accentués et reformulés sous l’impact de la mondialisation.” À cette occasion, le philosophe et plasticien Jordi Vidal se voit confier la réalisation d’un essai visuel, qui deviendra History Minus Zero_ No Limit (dialogue cinématographique) et dont il décrit ainsi la dynamique : “Nous avons réalisé History Minus Zero_ No Limit en retournant les propositions du Godard de 1975, comme on retourne un gant.”
On ne saurait être plus fidèle à l’entreprise de Jean-Luc Godard, qui n’a cessé d’élaborer les figures visuelles du recommencement, du retour, de l’effacement, de la réplique et de la reprise, au titre des moyens élémentaires de la discussion visuelle. Parmi ces figures, celle des formes possibles de l’interruption des chaînes d’images s’impose par son caractère manifeste et multiple. L’image selon Godard travaille en effet moins à montrer ou faire écran qu’à discuter, elle devient le moment cristallisé d’une maïeutique sans fin où se testent les vertus argumentatives des enchaînements et déchaînements de graphes, de motifs et de sons. “Numerous Godard” assemble quatre des items godardiens les plus clairement structurés par le principe de la discussion d’images : l’épisode “Claude Jean-Philippe” de 6X2, Numéro deux, Letter to Jane, Ici et Ailleurs, et les confronte aux films historiques parfois méconnus qui leur ont répondu – intentionnellement ou non : Introduction to the Enemy de Haskell Wexler et Jane Fonda, We Are the Palestinian People du groupe Single Spark Films. Le retournement d’images se prolonge d’échos contemporains qui participent au renouvellement des formes documentaires : Les Bosquets de Florence Lazar constitue le chapitre le plus récent d’une réflexion collective sur les grands ensembles qui avait commencé avec Deux ou trois choses que je sais d’elle ; l’épisode 2 de la série France, Détour de Frédéric Moser et Philippe Schwinger documente crûment l’état actuel de la transmission pédagogique ; le film collectif Far From Afghanistan, inspiré par la position politique et la polymorphie de Loin du Vietnam, alimente le constat du grand Nagisa Ôshima, rédigé tandis qu’il réalisait son épisode de la série “le Siècle du cinéma” pour laquelle Godard réalisa 2X50 ans de cinéma français : “Chaque fois qu’un pays comportera des tension sociales majeures et que son peuple – particulièrement sa jeunesse – souffrira de cette détresse, il apparaîtra toujours des metteurs en scène pour la représenter. Ils ne surgissent pas en individus isolés, mais plutôt en groupe ou en classe. Un tel processus ne se cantonne pas au cinéma, de telles idées révolutionnaires s’épanouissent et infiltrent tous les aspects de la vie et, parmi ceux-ci, les différentes disciplines artistiques, les comportements, la culture”.
(Nicole Brenez).
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Ne pas rater
Ressortie le 31 Juillet de la trilogie Bill Douglas – chef d’oeuvre autobiographique sur l’enfance, l’adolescence, la jeunesse du cinéaste dans un village minier de l’Ecosse
Trilogie de Bill Douglas
My Childhood – 1972 – 46′.
My Ain Folk – 1973 – 55′.
My Way Home – 1978 – 72′.
Trois films qui retracent l’enfance et l’adolescence du cinéaste à Newcraighall, petit village de mineurs du sud de l’Écosse.
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Aux Editions RE:VOIR : ici
Chers amis,
Nous sommes heureux d’annoncer la sortie de deux nouveaux DVD de Jonas Mekas: A LETTER FROM GREENPOINT (2004) et SCENES FROM ALLEN’S LAST THREE DAYS ON EARTH AS A SPIRIT (1997). Ce qui complète notre pack 5 DVD Jonas Mekas Volume 2 !
Cet ensemble est la continuation du coffret réunissant les oeuvres clefs de Jonas Mekas, l’un des plus importants cinéastes d’avant-garde new yorkais. Né en Lituanie en 1922, chassé par les armées soviétiques et nazies, Mekas arrive à New York avec son frère en 1949, après avoir passé quatre ans dans un camp de réfugié en Allemagne. Il s’achète aussitôt une caméra 16mm et commence, au jour le jour, à filmer le monde qui l’entoure. Il invente ainsi le journal filmé et affirme un style lyrique et profondément personnel, qui sublime le quotidien tout en témoignant de l’exil, de l’oppression politique et des forces vitales de la poésie.
Ce pack comprend son tout premier film « Guns of the Trees » (1962), son « Sixties Quartet » de films sur ses amis artistes – Warhol, Lennon, Ono ; Maciunas, la fondation du mouvement Fluxus ; et son amitié avec la famille de JFK – ainsi que trois de ses oeuvres vidéos des années récentes : la mort d’Allen Ginsberg, son déménagement de Manhattan vers Brooklyn, et son opus de 2011 « Sleepless Nights Stories », version mékassienne des 1001 Nuits.
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Au printemps à la Cinémathèque Française
Rétrospective Jean Epstein
Jean Epstein, cinéaste au «visage en forme de losange», est resté longtemps méconnu. Peut-être en raison de la diversité de son oeuvre déroutante, inclassable. Il fut tour à tour auteur d’avant-garde, de films d’art et d’essai, de « blockbusters » ou de fictions maritimes documentées. La rétrospective des films de Jean Epstein sera l’occasion de présenter de nombreuses restaurations récentes, entreprises par la Cinémathèque française entre 2009 et 2013, ainsi qu’une édition DVD en coproduction La Cinémathèque française – Potemkine Films.
Remerciements à la Revue Débordements pour le lien : ici
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Cinémathèque Française – 12 Juillet : 19 H 30 / 22 H 00
Guillaume Massart / Thomas Jenkoe
René Vautier, Nicole Le Garrec et les ouvriers de l’ex-SEMM
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Publication livre & dvd bilingue (fr & en), parution à l’automne 2013
- Stephen Dwoskin dans sa cuisine de Ladbroke Grove à Londres en 1983 et en 1982 en compagnie de Astley Harvey. Photos de Véronique Goël.
English below
Brixton, quartier Afro au sud de Londres. Un peu à l’écart, Beechdale Road avec ses maisons mitoyennes et petits jardins attenants. Ici se trouve la maison monde habitée par Stephen Dwoskin, le champ d’expérimentation de son cinéma. Maison monde car au fil des années, Stephen, atteint par la poliomyélite à l’âge de neuf ans, s’est enraciné là, entre ses objets, ses tableaux, l’arbre dans le jardin, sa table de montage au premier étage et ses pièces qui servent de studio de tournage.
En mai 2009, nous sommes allés lui rendre visite. Nous voulions discuter avec lui de son cinéma, dont nous avions récemment fait l’expérience marquante (Moment, Trixi, Behindert, Girl, Central Bazaar, Oblivion, The Sun and the Moon). Dwoskin propose au spectateur de partager l’intensité du regard – le sien, et la vision de ses films avait travaillé en nous des questions liées au désir et à la sexualité, à la douleur, au rapport du corps et du politique. Que faisons-nous de nos libertés ? Qu’est-ce que l’incarnation ? Qu’est-ce que l’amour ?
Pendant trois jours, nous avons exploré avec lui, et parfois quelques amis, une partie de sa vie et de son oeuvre.
Cette publication rend compte de ces conversations et s’agence d’une part à certains de ses travaux graphiques et des photos personnelles, et d’autre part à l’édition inédite des films Trixi et The Sun and the Moon.
Trixi et The Sun and the Moon sont deux œuvres créées à presque 40 ans d’écart, avec la même « performeuse », Beatrice Cordua, et avec des outils différents, le pellicule et la vidéo.
Afin d’aider à la publication du numéro, merci de précommander Dérives numéro 3 autour de Stephen Dwoskin (revue papier & dvd) au prix de 20 euros frais de port compris pour la France et 22 euros pour le reste du monde (livraison automne 2013).
>> www.derives.tv/Derives-numero-3-autour-de-Stephen
Ha,Ha !, La solution imaginaire. Introduction
Texte de Stephen Dwoskin, Londres, 1993
Seul le lait (ou l’adieu au corps)
Texte de Zoheir Mefti, 2013
Les films de Véronique Goël
Texte de Stephen Dwoskin, 1989
Un autre été
Film de Véronique Goël, 1981
Brixton tube station, at the heart of London’s busy African neighbourhood. Down the road and round the corner, to Beechdale Road. In this quiet terraced side street Stephen Dwoskin’s house-and-world is to be found, the scene of his cinematographic experiments. A house-and-world for, with the passing of time, Stephen, who contracted polio at the age of nine, has become rooted here, amidst his objects, his paintings, the tree in his garden, his editing table upstairs and the rooms which are his film studios.
We came to visit him in 2009. We wanted to talk to him about his films, which we had recently experienced (Moment, Trixi, Behindert, Girl, Central Bazaar, Oblivion, The Sun and the Moon), and in which he gives his spectators the opportunity to share the intensity of his gaze. Seeing his films had prompted a whole series of questions for us : on sexuality, on pain, on the relationship between the body and politics ; on the use we make of our freedom ; on the meaning of embodiment ; and on love.
We spent three days in his company, and on occasion that of some friends, exploring a part of his life and his work.
This publication gives an account of our conversations. It also includes graphic illustrations by and photographs of Dwoskin himself, as well as the hitherto unpublished films Trixi and The Sun and the Moon.
Almost 40 years separate the making of Trixi from that of The Sun and the Moon. Both works, using different technologies, feature the same performer, Beatrice Cordua. The first was made on film and the second on video.
If you would like to support our voluntary work and contribute to the publication of this issue, you can pre-order the bilingual (fr & en) edition of Dérives number 3 on Stephen Dwoskin (paper & dvd magazine). The price is 20 euros including delivery for France and 22 euros for the rest of the world (to be released in Autumn 2013).
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Projection
Mardi 20 Août 2013
Cinéma des cinéastes
7, avenue de Clichy
75017 Paris
Dans le cadre de l’exposition READY (TO BE) MADE, Bas Jan Ader – Taiyo Onorato & Nico Krebs, du 30 mai au 25 août 2013 au BAL.
« Quand je faisais T,O,U,C,H,I,N,G, il m’est venu à l’idée que dans le monde où je me trouvais à l’époque, vers 1966, 67, 68, il y avait beaucoup de tension. » Le mot « Destroy » inlassablement répété pendant toute la durée du film, les images de l’opération de l’oeil, les traces de griffure sur le visage du poète David Franks ou encore l’excision de la langue par une paire de ciseaux renvoient tous à cette violence. Réalisé à la fin des années 60 – tout comme le film de Bruce Nauman et de Georges REY – le film de Paul SHARITS relate pourtant moins cette époque tourmentée que la tentative de rendre compte, dans une approche plus structurelle et certainement moins romantique que chez Bas Jan Ader, de la fragilité de l’être et du corps qu’il habite.
Pour six des oeuvres présentées ici (Square Danse, Rauchen und Saufen, Scaling, Self Portrait Post Mortem, Underwater, l’Homme Nu), les artistes se mettent directement en scène, parfois par le biais d’expériences de la souffrance (Albert Sackl proche du coma éthylique, Anja CZIOSKA que l’on croit parfois morte ou encore Louise BOURQUE dont le corps semble disparaître noyé dans un magma pelliculaire). Le reste du programme est jalonné par une prise de psychotrope (Badlands), des corps en proie à la folie humaine (Pause!), des corps qui disparaissent dans le néant (l’Homme Nu) alors que dans Scaling, chaque geste amène à son effacement, comme pour montrer que chacun de nous vit dans un équilibre entre le visible et l’invisible.
LE CORPS EN DANGER
Mardi 20 Août 2013 à 20h00
TRYPPS #7 (BADLANDS) de Ben RUSSELL 2010 / vidéo / coul / son / 10′ 00 |
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DANCE OR EXERCISE ON THE PERIMETER OF THE SQUARE de Bruce NAUMAN 1967-1968 / vidéo / n&b / son / 8′ 00 |
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PAUSE ! de Peter KUBELKA 1977 / 16 mm / coul / son / 11′ 45 |
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T,O,U,C,H,I,N,G de Paul SHARITS 1968 / 16 mm / coul / son / 12′ 00 |
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RAUCHEN UND SAUFEN de Albert SACKL 16 mm |
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SCALING de Mike HOOLBOOM 1988 / 16 mm / n&b / son / 5′ 00 |
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L’HOMME NU de Georges REY 1969 / 16 mm / n&b / sil / 3′ 00 |
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UNDERWATER de Anja CZIOSKA 1994 / 16 mm / n&b / sil / 3′ 00 |
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SELF PORTRAIT POST MORTEM de Louise BOURQUE 2002 / 35 mm / coul / son / 2′ 30 |
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Projection
Mardi 09 Juillet 2013
Cinéma des cinéastes
7, avenue de Clichy
75017 Paris
Dans le cadre de l’exposition READY (TO BE) MADE, Bas Jan Ader – Taiyo Onorato & Nico Krebs, du 30 mai au 25 août 2013 au BAL.
Dès ces débuts, le cinématographe se trouve pris entre une volonté de restituer le réel (Les frères Lumière) et celle de le travestir (Georges Méliès). Taiyo Onorato et Nico Krebs ont réussi à fusionner deux mondes, en ne cessant toutefois d’affirmer que les apparences sont trompeuses.
Dans ce programme, la question du faux-semblant sera abordée avec Om de John SMITH ainsi qu’avec L‘Appartement de la Rue de Vaugirard de Christian BOLTANSKI, par le truchement de la voix dans ce dernier. On trouvera aussi un écho aux trucages photographiques primitifs des artistes suisses dans le film dadaïste Vormittagsspuk, en parfaite résonance avec les effets d’échelles de Loose Corner. La photographie et sa relation au cinéma seront au centre des travaux de Paul et Nemo de Noijer, Takashi ITO et Gary BEYDLER. Pour conclure, l’architecture et le travail sur les perspectives trouveront une belle illustration avec la captation de la célèbre intervention de Gordon Matta Clark et avec l’architecture d’une ville imaginaire chez FLATFORM.
Mardi 09 Juillet 2013 à 20h00
OM de John SMITH 1986 / 16 mm / coul / son / 4′ 00 |
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VORMITTAGSSPUK de Hans RICHTER 1928 / 16 mm / n&b / son / 7′ 00 |
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LOOSE CORNER de Anita THACHER 1986 / 16 mm / coul / son / 10′ 00 |
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AT ONE VIEW de De NOOIJER Paul & de NOOIJER Menno 1989 / 16 mm / coul / son / 8′ 00 |
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PASADENA FREEWAY STILLS de Gary BEYDLER 1974 / 16 mm / coul / sil / 6′ 00 |
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ZONE de Takashi ITO 1995 / 16 mm / coul / son / 12′ 00 |
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L’APPARTEMENT DE LA RUE DE VAUGIRARD de Christian BOLTANSKI 1973 / 16 mm / n&b / son / 7′ 00 |
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CONICAL INTERSECT de Gordon MATTA-CLARK 1975 / 16 mm / coul / sil / 19′ 00 |
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ABOUT ZERO de FLATFORM 2007 / vidéo / coul / sil / 3′ 42 |