Philippe Cote


Novembre – Festivals de documentaires
octobre 31, 2014, 4:27
Filed under: Agenda

Novembre c’est le mois du film documentaire – Deux festivals à suivre :

Festival Les Ecrans documentaires débute le 4 Novembre à Arcueil : ici
Festival international du cinéma Ethnographique Jean Rouch débute également le 4 Novembre  :

 

A Noter un cycle documentaire à partir du 7 Novembre – Lettres d’un temps de guerre au Centre Pompidou : c’est



Fleurs secrètes
octobre 31, 2014, 9:24
Filed under: Fleurs secrètes

Quelques beaux et rares films :

Coeur Fidèle de Jean Epstein –

Chanson d’Armor de Jean Epstein

Amir Naderi voir ici

Le coureur de Amir Naderi – Bonne qualité mais en plusieurs parties

ou là  ( liste des quinze parties )

L’eau, le vent, la terre de Amir Naderi – Très mauvaise qualité mais c’est celle qui semble circuler ( j’ai la même téléchargé il y a quelques années )

Stavros Tornes – Beaucoup d’entrées sur le site, utiliser le moteur de recherche

Balamos de Stavros Tornes

ici

Duvidha de Mani Kaul – Découverte de ce cinéaste – Epure et sens du cadre – Peu diffusé, le cinéaste avait fait l’objet d’une rétrospective à Nantes : ici



« U COMME URBANISME »
octobre 31, 2014, 8:57
Filed under: Agenda

MERCREDI 5 NOVEMBRE 2014 à 19 H 30

À LA GAÎTÉ LYRIQUE
3 bis rue Papin – 75003 Paris

Pour la 21ème lettre de son abécédaire, MOVING_IMAGE interroge les notions d’espace public et d’urbanisme. Avec des films et vidéos de Ferhat Özgür, Jakob Gautel, Guillaume Linard-Osorio, Filipa César, Romana Schmalisch et Jean-Luc Vilmouth.
L’urbanisme modèle nos circulations quotidiennes, inscrit dans l’espace et l’agencement des matériaux les idéologies ou les utopies les plus diverses. Comment les images en mouvement interrogent-elles aujourd’hui l’urbanisme.

ŒUVRES PROJETÉES

Ferhat Özgür : I can sing | Vidéo,, 7′, Turquie, 2008
Jakob Gautel : Ville nouvelle? | Documentaire exp ., 23’13 », Allemagne / France, 2010
Guillaume Linard-Osorio : Os candagos | Vidéo, 8’10 », France, 2010
Filipa César : Porto, 1975 | Documentaire, 10’, Portugal, 2010
Romana Schmalisch : Weg zum Klub | Vidéo, 11′, Allemagne, 2007
Jean-Luc Vilmouth : White Building | Documentaire exp., 25’, France / Cambodge, 2005

En présence de Jakob Gautel, Guillaume Linard-Osorio et Jean-Luc Vilmouth

Ferhat Özgür filme une femme sur fond de bâtiments en construction, une Anatolienne voilée qui chante une complainte. Cinquante ans après un film de commande réalisé sur le nouveau quartier des Buis, Jakob Gautel a réalisé un « film-miroir », projeté en vis-à-vis du premier, opposant aux images anciennes des vues du quartier d’aujourd’hui, barres délabrées ou vouées à la démolition. Guillaume Linard-Osorio questionne l’histoire des utopies urbaines, en mettant en perspective les images d’un film d’aventure, « L’Homme de Rio » de Philippe de Broca réalisé en 1963, dont certaines séquences ont été tournées dans Brasilia alors en chantier, avec l’histoire de ses ouvriers bâtisseurs, privés de la possibilité d’une ascension sociale car relégués aux franges de la ville. Filipa César traverse en plans séquences le quartier « Bouça », issu d’un projet de logements sociaux conçu par l’architecte Álvaro Siza en 1973. Les travaux, arrêtés juste après le putsch de 1975, ont repris en 1999 et ont été terminés en 2006. Romana Schmalisch rapproche par collage des bâtiments soviétiques des années 1920 et des films de la fin des années 1930. Elle confronte le début de l’avant-garde aux plans mégalomanes staliniens. Invité à Phnom-Penh, Jean-Luc Vilmouth a été saisi par l’existence d’un bâtiment qu’un assistant de Le Corbusier, l’architecte cambodgien Vann Molyvann, a construit dans les années soixante sur le modèle utopique de la Cité radieuse. Les habitants se sont installés dans ce bâtiment, bien qu’inachevé, et l’ont transformé. La vie a repris le dessus, comme les usages locaux.



The Yvonne Rainer Project. De la chorégraphie au cinéma
octobre 30, 2014, 6:04
Filed under: Agenda

du 04 novembre au 30 novembre 2014 à la Galerie du Jeu de Paume ( 1 Place de la Concorde Paris 8 ème )

Télécharger le programme : Yvonne Rainer

Le cycle de cinéma « The Yvonne Rainer Project. De la chorégraphie au cinéma » vise à montrer le rayonnement de cette artiste américaine tant à travers ses propres réalisations que ses liens avec les artistes de son temps, John Cage, Andy Warhol, Vito Acconci, Richard Serra et les oeuvres d’une plus jeune génération tels Anri Sala, Natacha Nisic, Yael Bartana…

Reconnue pour sa contribution à l’histoire de la nouvelle danse autant que pour sa trajectoire de cinéaste expérimentale, Yvonne Rainer, née en 1934 à San Francisco, est indéniablement liée aux avant-gardes des années 1960 et 1970. Son œuvre explore l’équilibre entre la vie privée et la sphère publique, de même que les questions de genre, de relations humaines et de performance.

Le cycle présenté au Jeu de Paume fait partie d’un vaste projet dédié à Yvonne Rainer, qui est présenté à Paris cet automne. Celui-ci comprend également l’exposition « Lives of Performers » au Centre d’art de la Ferme du Buisson et le colloque « Nexus Rainer » au Palais de Tokyo.

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Ajantrik de Ritwik Ghatak
octobre 28, 2014, 7:09
Filed under: Fleurs secrètes

du Ritwik Ghatak – En plus sous titré

Pas mal d’entrées sur ce blog, étant un grand admirateur de ce cinéaste



« Cinémas de libération, luttes et rêves d’émancipation(s) populaire(s). »
octobre 28, 2014, 5:56
Filed under: Agenda

Samedi 08/11/2014 – 16h00 à 18h00
L’ÉCRAN Cinéma de la Ville de Saint-Denis
14, passage de l’Aqueduc
93200 Saint-Denis

Programmation et rencontre avec Olivier Hadouchi « Cinémas de libération, luttes et rêves d’émancipation(s) populaire(s). » qui se tiendra le 8 nov. de 16H à 18H au Cinéma l’Écran de Saint Denis dans le cadre de Populaire, Populaire #3. et Site :

Cet évènement est accessible gratuitement dans la limite des places disponibles et sur réservation uniquement via cette interface en ligne : ici  ( précision : aucune donnée personnelle ne sera stockée, diffusée ou utilisée ultérieurement )

Une sélection de films à la fois critiques et inventifs formellement, liés aux luttes d’indépendance et de libération du tiers-monde.

Des documentaires, de vigoureux pamphlets ou des essais critiques tournés par des cinéastes solidaires de ces luttes, tels que Cécile Decugis ou Santiago Álvarez, accompagnés de films surprises. Que reste-t-il de ces aspirations populaires à un grand changement, de ces rêves flamboyants d’émancipation humaine à l’échelle internationale ?



Quelques photogrammes
octobre 28, 2014, 10:35
Filed under: Mes films : photogrammes

de mon dernier film ( en cours )

photo1 Lire la suite



Duchamp du film – Faire un cinéma
octobre 27, 2014, 6:40
Filed under: Agenda

Mercredi 29 octobre 2014, à 19h00 – Centre Pompidou, Paris

Unique film réalisé par Marcel Duchamp, Anemic cinéma (1925-1926) porte la signature « Rrose Sélavy » accompagnée de l’empreinte digitale de l’artiste appliquée à même le support filmique. Tourné avec la complicité de Man Ray et de Marc Allégret à partir des sculptures cinétiques de Duchamp, le film relève en partie du principe de collaboration cher aux artistes Dada. Exemple éloquent au regard de l’implication des nombreux artistes de cette scène (Picabia, Satie, Man Ray, Duchamp), Entr’acte (1924) de René Clair peut être considéré à juste titre comme l’un des portraits les plus emblématiques de cette période. Au moment où il s’installe aux Etats-Unis, Marcel Duchamp ne tarde pas à retrouver de nombreux amis Européens et à tisser des liens avec la scène artistique américaine. Dans ce contexte l’artiste participe avec Anne Matta-Clark au film de Maya Deren Witch’s Cradle (1943). Resté inachevé, ce film est réalisé dans l’espace de l’exposition Art of this Century (New York), scénographié par Frederick Kielser, où de nombreuses œuvres de la collection Peggy Guggenheim sont manipulées par les deux protagonistes. A l’instar du film de Maya Deren, Hans Richter réactive des objets artistiques dans Dreams that Money Can Buy (1944-1947). Les rotoreliefs duchampiens y sont mis en mouvement, le temps d’une séquence onirique, démontrant ainsi les liens décisifs entre ces disques (également objets d’Anemic cinéma) et le dispositif cinématographique. Anthologie de performances, d’actions, et de scénettes réalisée par Richter, Dadascope (1956-1961) convoque à nouveau Marcel Duchamp aux côtés d’autres figures majeures du mouvement Dada. Bien qu’il n’a réalisé qu’un seul film, Marcel Duchamp traverse toute l’histoire du film d’avant-garde. Reprise d’une note de l’artiste, l’expression « faire un cinéma », qui donne le titre à cette séance, fait écho à une vision élargie du champ du film où la réalisation au sens classique n’est pas la seule forme de création.

Marcel Duchamp, Anemic cinéma, 1925-1926, 35mm, nb, sil, 7′
René Clair, Entr’acte, 1924, 35mm, nb, son, 20′
Maya Deren, Witch’s Cradle, 1943, 16mm, nb, sil, 12′
Hans Richter, Dreams That Money Can Buy, 1944-1947, 16mm, coul, son, [extrait] 3′
Hans Richter, Dadascope, 1956-61, 16mm, coul, son, 40′



Cinema experimental Francês à Curitiba
octobre 27, 2014, 10:08
Filed under: Mes films : projections

Projections en 16 mm de Ether et Fragments d’un voyage au Laos dans le cadre d’une rétrospective du cinéma expérimental en France à Curitiba ( Brésil ) organisée par Braquage.

Site :

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Jeudi 30 octobre, 18h

Séance 04 : États du corps

Un chant d’amour de Jean Genet, 1950, 16mm, n&b, muet, 25’

Empreinte de Xavier Baert, 2004, 16mm, couleur, sonore, muet, 12’

Hymen de Carole Arcega, 2003, DVD, 10’

Filles flammes de Vincent Deville, 2003-04, vidéo, couleur, muet, 07’

Ether de Philippe Cote, 2003, 16mm, couleur, muet, 09’

Vendredi 31 octobre, 20h

Séance 07 : Voir ailleurs

Différentes vues des frères Lumière, 1896ca, vidéo, n&b, muet, 06’

Atterrissage de Pip Chodorov, 1999, 16mm, couleur, sonore, 08’

Copacabana Beach de Vivian Ostrovski, 1982, 16mm, couleur, sonore, 10’

Fragments d’un voyage au Laos de Philippe Cote, 2006, 16mm, couleur, muet, 07’

Filmer ce Désert de Régis Hébraud, 2010, vidéo, couleur, sonore, 07’

Eclipse de Baharé Kadjé-Nouri, 1999, 16mm, couleur, sonore, 15’

Le Passage de Jacques Perconte, 2009, QT prores 422, couleur, sonore, 06’



LABoral Centro de Arte y Creación Industrial
octobre 26, 2014, 6:52
Filed under: Mes films : projections

Des nuages aux fêlures de la terre au LABoral Centro de Arte y Creación Industrial du 07/11/2014 au 08/02/2014 – ici et

Présentation des films projetés : ici

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La Vidéothèque, invitée du LABoral Centro de Arte y Creación Industrial
Universo vídeo : Un mapa del audiovisual contemporáneo
07.11.14 – 08.02.15 // LABoral (Gijon, Espagne).

Cette exposition montre le travail d’artistes présentés sur la Vidéothèque, centre de ressources en ligne qui travaille depuis 2010 à collecter et diffuser les créations d’artistes vidéastes du monde entier. S’engageant dans une réflexion sur la création vidéo et sa diffusion, la Vidéothèque réalise des projections, des publications en ligne. Elle s’inscrit dans un mouvement d’échanges et de collaborations avec des structures de diffusion caractérisées par leur indépendance et le libre accès aux œuvres.

Universo vídeo : La Vidéothèque présente neuf pièces vidéos qui donnent à voir les dernières tendances de la création audiovisuelle. Comme dans un circuit électrique ou un système, les singularités de chaque œuvre rebondissent, affectent et transforment la suivante. Articulant ainsi un récit où se forment des correspondances entre les différentes narrations. Les œuvres tissent alors un réseau qui questionne. Du documentaire jouant avec le réel, aux fantômes du passé guettant le présent, au travers d’expérimentations sur les formes, les textures et les couleurs pour en arriver au genre plus concret du journal filmé, du reportage, de la vidéo musicale, des symphonies urbaines et autres procédés techniques comme le collage, le found-footage ou le détournement.

L’exposition a aussi un caractère compétitif. Durant le Festival International de Cinéma de Gijón un prix sera décerné à l’un des artistes participants de à l’exposition. Ce prix consistera en une résidence de création de deux semaines au LABoral. L’œuvre produite sera présentée durant le FICX le 2015.

Commissaires : CHLOE DRAGNA y ALFREDO ARACIL
Artistes : ISMAIL BAHRI, COMBES & RENAUD, JERÔME SCHLOMOFF, THIBAULT JEHANNE, ELISE VANDEWALLE, ORIOL SANCHEZ, BEN RUSSELL, BORIS DU BOULLAY et PHILIPPE COTE.



« Le collectif de cinéastes syriens « Abounaddara »
octobre 25, 2014, 10:00
Filed under: Agenda

Mercredi 5 Novembre à 18h, salle de conférences de l’Ensba ( Ecole Nationale des Beaux Arts de Paris – 14 rue Bonaparte, 75006 Paris )

Rencontre et projection
« Le collectif de cinéastes syriens « Abounaddara » : Pour un cinéma d’urgence ». Projection de « Instantanés d’une histoire en cours », 52′, 2014, montage d’une partie des courts métrages réalisés par le collectif. Rencontre avec Cécile Boëx (EHESS,) qui présentera, en présence de Charif Kiwan, son porte-parole, les spécificités de l’œuvre de ce collectif qui brouille de manière inattendue les frontières entre le documentaire et la fiction. A partir de leur travail, il s’agira d’interroger le devenir et le rôle du cinéma au contact de la révolte et de la violence.
Abounaddara est un collectif de cinéastes syriens anonymes et autodidactes, engagés dans un cinéma d’urgence. Depuis avril 2011, le collectif diffuse sur internet des court-métrages hebdomadaires d’une à cinq minutes, qui utilisent l’esthétique du cinéma documentaire à des fins subversives.
Les films du collectif constituent des fragments singuliers d’une histoire en cours. Ils s’adressent au spectateur universel qu’ils invitent à se déprendre du flux d’images d’actualité? qui donnent à voir la Syrie comme un «pays du Mal». Un grand nombre de ces films ont déjà` été? sélectionnés par de grands festivals internationaux de cinéma (Mostra de Venise, The Sundance Festival, Festival du nouveau cinéma, Doclisboa, Human Rights Watch film festival).



Le festival Jean Rouch, trente ans de cinéma anthropologique
octobre 25, 2014, 9:26
Filed under: Agenda

La séance se tiendra le 27 Octobre de 18h à 20h en salle AVD 133 – Galerie Colbert, Institut National d’histoire de l’art (Inha) – Paris 02

Séminaire du GRHED ( Groupe de Recherches Histoire et esthétique du cinéma documentaire/Paris 1 ) a été conçu en partenariat avec Barberine Feinberg et Laurent Pellé du Festival International du cinéma ethnographique Jean Rouch. Ils dialogueront avec Michel Tabet, anthropologue et cinéaste (Laboratoire d’Anthropologie Sociale, Comité du film ethnographique) sur l’histoire du Festival dans sa relation aux différents courants du film documentaire et de l’anthropologie visuelle.

Organisé par le Comité du film ethnographique et le CNRS Images, le bilan du film ethnographique, rebaptisé Festival Jean Rouch en 2008, offre depuis plus de 30 ans un panorama du documentaire anthropologique.

Cette séance se propose, à partir d’une présentation historique du festival, d’interroger les mutations de l’anthropologie visuelle en France et dans le monde, de mettre en lumière ses courants essentiels, ses recherches et ses ruptures, à l’occasion, entre autre, de l’émergence des technologies vidéo et numériques.

En présentant des extraits de films sélectionnés dans le corpus du festival, nous ferons état des transformations techniques et esthétiques qui ont traversées ce type de documentaire. Nous questionnerons aussi les relations entre anthropologie visuelle, cinéma et vidéo documentaire, et soulignerons la diversité des approches et des usages de l’image comme instrument de recherche et d’exploration en sciences sociales.

Plus largement, il s’agira de poser les jalons d’une réflexion sur les tendances actuelles de l’anthropologie visuelle. Seront aussi abordées des questions relatives à la spécificité de l’approche anthropologique, des sujets qu’elle traite et des méthodes qu’elle emploie.

Nous montrerons comment fonctionne le festival Jean Rouch et soulignerons sa singularité dans le paysage des festivals de films documentaires, afin de voir en quoi il offre un lieu de diffusion pour des regards singuliers sur des réalités sociales et culturelles.

Suite : ici



Festival des cinémas différents – Compétition
octobre 24, 2014, 6:42
Filed under: Agenda, Fleurs secrètes

Dans le cadre du Festival des cinémas différents

Pour chaque compétition, chaque film, des liens utiles pour suivre le festival : site du cinéaste, entretien, critique, films…

Festival des cinémas différents – compétition 1 : cliquer ici

Festival des cinémas différents – compétition 2 : cliquer ici

Festival des cinémas différents – compétition 3 : cliquer ici

Festival des cinémas différents – compétition 4 : cliquer ici

Festival des cinémas différents – compétition 5 : cliquer ici

Festival des cinémas différents – compétition 6 : cliquer ici

Festival des cinémas différents – compétition 7 : cliquer ici

Entretien avec Maria Kourkouta – ( PRELUDE 10 (ANALYSA) ) : cliquer ici

Entretien avec Guillaume Mazloum – ( 3 premières fractions ) : cliquer ici

Cinq textes de Gloria Morano : TOTALITARIAN NATURE, Cristine Brache – Excavation 3045/2013, Avi Dabach – Pornotopia III, Mariana Torres – Self, Slawomir Milewski – The Aegean or the Anus of Death, Eleni Gioti :

Trois textes ( en anglais ) : JUST LIKE US, JESSE MCLEAN, LET US PERSEVERE IN WHAT WE HAVE BEFORE WE FORGET, BEN RUSSELL, THE INVENTION OF THE DESERT, THIBAULT LE TEXIER :

 



Festival des cinémas différents – Articles
octobre 24, 2014, 6:35
Filed under: Agenda, Fleurs secrètes

TOTALITARIAN NATURE – Cristine Brache

Un film, qui à première vue semble déployer une suite d’éléments didactiques de critique féministe, révèle sa force et sa justesse au fur et à mesure que l’on entre dans cet univers volontairement kitsch, à la fois distant et hypnotisant, finalement assez hermétique et intrigant. Cristine Brache, dont nous avions déjà montré une vidéo en 2013, poursuit son exploration de la mise en scène de soi au cœur des questionnements féministes, de la publicité et des réseaux sociaux, et plus en général de l’image du corps féminin toujours bien calamiteuse qui ressort des médias contemporains.

Excavation 3045/2013 – Avi Dabach

La lente redécouverte d’objets sortis des débris d’une maison palestinienne qui a été détruite. Les pieds des archéologues qui marchent dans les ruines, leurs mains qui, méticuleusement, ressortent les traces du quotidien enseveli sous les décombres. Ce sont les premières images de ce film israélien qui questionne la guerre israélo-palestinienne de manière simple et silencieuse, par les objets qui en restent. Un lyrisme documentaire sobre et percutant surgi d’images dépouillées et immédiates.

Pornotopia III – Mariana Torres

Des corps tirés de scènes porno réutilisés et repeints : Pornotopia III interroge de manière directe et profonde la forme physique dans son essence. Les corps se muent en traits de pinceau couleur peau ou couleur lèvres, les silhouettes surgissent l’une après l’autre, en enchainant les différentes possibilités anatomiques. La musique et les voix augmentent la puissance de ce travail de found footage, extrêmement rythmé et vigoureux.

Self – Slawomir Milewski

Un film fait de silences, de lenteurs, de plans difficiles à décrypter. A travers une suite de portraits rapides et énigmatiques, Slawomir Milewski représente la subjectivité du regard, les moments où la perception devient pensée sur l’image, mise en relation révélatrice avec le monde qui nous entoure.

The Aegean or the Anus of Death – Eleni Gioti

Un pamphlet vidéo crié : à première vue, un film aux traits assez démonstratifs dénonçant le racisme d’extrême droite présent de façon de plus en plus violente en Grèce. Derrière cette première couche colérique, des images énigmatiques (la gesticulation de l’homme au gilet de sauvetage) et la récurrence impressionnante de beauté et de tragique du bateau retourné dans la mer, évocation des nombreux immigrés morts en Méditerranée : un film résolument insurgé dans lequel le propos militant est composé de manière essentielle et puissante dans le dialogue entre le poème crié et les différentes images semi-documentaires.

Gloria Morano

 

( Remerciements à Gloria Morano )



Entretien avec Guillaume Mazloum ( 3 premières fractions )
octobre 24, 2014, 6:30
Filed under: Agenda, Fleurs secrètes

Dans le cadre du Festival des cinémas différents

Lieu : Les Voûtes, 19 rue des Frigos Paris 13e

COMPÉTITION INTERNATIONALE : PROGRAMME#4

1 / Tu nous présentes les 3 premières fractions d’une série qui en comptera 7, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur les fractions suivantes

Les fractions sont nées de ma manière de filmer. Ces 4 ou 5 dernières années, j’ai beaucoup filmé sans avoir de projet précis en tête, j’ai accumulé plusieurs heures d’images. Parallèlement je lisais beaucoup. Peu à peu certains textes sont venu rencontrer des images que j’avais filmées et l’idée de ces fractions est née. Tous ces petits films formeront un ensemble cohérent, un cheminement. J’ai pour l’instant les 7 premières en tête mais il y en aura peut-être plus. Ces films témoignent d’une recherche personnelle que je mène depuis longtemps avec des thèmes récurrents, la violence, la révolte, l’enfermement. La quatrième fraction nous emmènera au bord de l’océan, et la cinquième vraisemblablement dans les rues de Paris.

2 / Est-ce qu’elles suivent une chronologie, un ordre ? et quelle est la nature de ce fil conducteur ?
Les 3 premières fractions possèdent une cohérence formelle : motif unique, durée du plan… Est-ce qu’il en sera de même pour l’ensemble des fractions ? Est-ce que ce dispositif a été décidé dès le départ ?

Il n’y a pas de chronologie proprement dite, mais plutôt un cheminement de pensée, qui suit ma découverte de certains textes et auteurs traitant de questions qui me sont chères.
L’envie de travailler des motifs par film est venue de la pratique. Ces films sont fabriqués avec des moyens artisanaux au Laboratoire L’Abominable à La Courneuve et chaque opération prend beaucoup de temps. Ce travail me demande beaucoup de rigueur, j’imagine que cela doit avoir un lien avec leur forme peut-être un peu rigide. Pour la durée, j’ai l’impression que plus j’avance plus je fais des plans longs avec toujours les limites de métrage des bobines heureusement. Plus sérieusement la durée est un élément essentiel à cette recherche. Confronter les mots et les images est un exercice délicat pour moi. Les mots semblent toujours occuper tellement d’espace, j’ai essayé de trouver un équilibre.

3 / Tu présentes ton film comme un autoportrait. Aurore, ton film précédent, pouvait être abordé aussi comme un autoportrait qui empruntait comme celui-ci une forme indirecte. Dans Aurore, cela passait par le portrait d’une jeune femme et dans les fractions, cela passe par l’illustration de citations littéraires… Qu’en penses-tu ? et comment travailles-tu ces deux niveaux, si tel est le cas ?

Je ne vois pas trop comment je pourrais faire un film qui ne soit pas une forme d’autoportrait. Pour l’instant je ne me vois pas m’emparer de sujets ou de question éloignés de moi. Je filme de manière très instinctive, pas d’écriture, pas vraiment de choses prédéfinies, je suis surtout mes envies, des intuitions, même pour Aurore dont le cadre était plus proche de la fiction, tout s’est fait un peu à l’arrache je dois dire.
Pour les fractions, les textes ont un rôle très important, je voulais arriver à articuler ce travail de lecture qui m’a apporté énormément avec les images que je tournais sans arrêt. Pour la plupart des fractions les textes sont arrivés avant les images.

4 / Les films précédents que je connais de toi ( Fake, Aurore ) ont toujours travaillé également la question de l’impuissance et de l’enfermement. Dans les trois premières fractions, les films se concentrent principalement sur cet aspect à travers les situations et motifs : le piège, un train qui roule et arrive nulle part, le parc à enfant…et trouve leur prolongement par un travail plastique : un cadre et une durée qui enferment le regard, des perspectives bouchées, sans fond, un effacement de la définition dans l’image de nature impressionniste… Quel est le travail que tu as effectué pour obtenir ce résultat ?

C’est évident que ces questions sont très présentes dans mon travail, d’un point de vue politique les images ont une grande responsabilité, je pense qu’au-delà d’une recherche formelle, l’objectif est vraiment de permettre aux images et aux mots de résonner pour créer un espace de réflexion pour le spectateur. Pour ce qui est du travail plastique, les outils occupent une place importante dans ce travail, et imposent de nombreuses contraintes qu’il faut sans cesse évaluer pour pouvoir les contourner, les dépasser. J’imagine que c’est aussi cela qui donne cette impression de noirceur. Un long tunnel à traverser.

5 / Ton film pose aussi la question du spectateur, qui doit soutenir sur une certaine durée des situations limites, je pense surtout à la 3 ème fraction : par un regard caméra l’enfant interpelle un spectateur prisonnier de son état ? As-tu cherché à éprouver le spectateur, à tester des limites ?

La durée est nécessaire pour aménager suffisamment d’espace à la confrontation images/textes, j’en suis persuadé. Evidemment l’enfant interpelle, questionne. Mais à mon sens il n’y a pas de volonté de choquer ou de tester. Lorsqu’un film d’action prend en otage une salle de cinéma avec 30 ou 40 plans par minute, c’est bien plus dérangeant. Ici au contraire la durée tente de libérer de l’espace. Maintenant la question morale qui peut parfois se poser ne m’intéresse pas trop. En revanche certains se demanderont peut-être: « mais qu’est-ce qu’il me veut ce type? »

6 / Le son a une texture particulière – Quelle est la source sonore et le travail effectué ?

Pour la majorité, les sons viennent de vieilles bandes magnétiques qui traînaient à l’Etna ( Laboratoire de cinéma artisanal parisien ) depuis des années. On a failli les jeter lors du dernier déménagement et quelqu’un a dit « non on les garde, ça peut servir ». Et puis un jour j’ai commencé à les écouter et et à les numériser. Ensuite le son est reporté sur la pellicule directement en utilisant la technique du son optique, qui était la norme pour la projection 16mm. Cela en réduit considérablement l’amplitude. Entre le vieux magnéto poussiéreux qui m’a servi à les lire et ma manière peu méticuleuse de travailler en labo, Il en résulte un son très chargé, lourd, et relativement peu défini.

7 / L’image ( et le son ) possède une densité matérielle : le plan a un poids, une véritable inscription physique et présence. Nous sommes face à des plans ( à l’image du sculpteur qui taillerait dans un bloc de durée ) et non des images. Comment vois-tu ta place dans un cinéma de plus en plus dominé par la volatilité de l’image, liée aux usages numériques. ?

Encore une fois, la pratique a un rôle prépondérant dans ces films, la plupart des opérations qui mènent à la fabrication de ces copies 16mm sonores, je les ai réalisé moi-même. Imagine que dans un labo commercial traditionnel, pour en arriver là de très nombreuses personnes avec des savoirs faire précis et spécifiques auraient opéré de tout aussi nombreuses opérations sur des machines hors de prix. Réaliser toutes ces opérations sans avoir évidement toutes les compétences prend énormément de temps, la poussière, l’erreur et l’approximation deviennent alors partie prenante de ce travail. C’est très personnel, pleins d’autres gens travaillent avec bien plus de précision, mais pour moi tout cela est tout de même bien empirique. Et toutes ces machines qui peuvent parfois être un peu impressionnantes deviennent des terrains de jeux. Je suis comme un gosse qui joue avec de gros trucs bruyants. C’est en partie ainsi que je suis arrivé à ce que la matière soit aussi présente dans le film. C’est clair que c’est une réaction directe à la dématérialisation ambiante, et peut-être même une forme de résistance. Mais au-delà de ça le plaisir de faire des images avec mes mains est je pense la raison principale qui me pousse à faire tout cela.

 

( Entretien réalisé par Philippe Cote en Octobre 2014 – Remerciements à Guillaume Mazloum )