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Mercredi 3 février, 19h, Centre Pompidou
L’artiste anglais présentera trois projets utopiques, à la croisée de la science et de l’art, documentés à travers trois films réalisés dans les années 1970 et 1980. Offrant un prolongement singulier à la longue tradition des échanges entre ingénierie et création artistique, Graham Stevens évoquera l’influence de Richard Buckminster Fuller sur son oeuvre.
L’artiste anglais Graham Stevens (1944) a fait de l’air un médium artistique et de la symbiose entre art et science l’élément indispensable à la formulation d’une utopie environnementale. Dans les années 1970, il réalise les films, Atmosfields (1971) et Desert Cloud (1974), pour documenter et promouvoir ses sculptures éphémères gonflables. À la croisée de l’ingénierie, de l’architecture et de l’écologie, l’œuvre de Graham Stevens déploie pleinement sa vocation expérimentale au profit d’une pratique artistique motivée par l’idée d’inscrire à nouveau l’art en dialogue avec l’environnement.
Graham Stevens, Atmosfields, 1971, 16mm, coul, son, 21.24min (vo)
Graham Stevens, Desert Cloud, 1974, 16mm, coul, son, 17.17min (vo)
Graham Stevens, Hajj Walkway Shade Structure, 1983, 16mm (transféré sur fichier num), coul, son, 17 min (vo)
Séance en présence de Graham Stevens.
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du 3 au 9 Février à l’Ecran Saint Denis
Pleins de belles choses autour du thème CENSURES
Site : là
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de Lav Diaz
Dimanche 7 février à 13:00
Ciné 104
104 av Jean Lolive, 93 500 Pantin
Une invitation a découvrir les Philippines :
Buffet philippin + projection : Death in the land of Encantos
Découvrez la cuisine philippine et ses saveurs suaves et généreuses autour d’un buffet « Palayok » concocté par la chef Ligaya del Fierro, ainsi que les produits d’artisanat proposés par l’association Virlanie, à l’occasion de la projection du film Death in the land of Encantos de Lav Diaz, « père idéologique du nouveau cinéma philippin ».
Dimanche 7 février :
à 13 h : Buffet Palayok : Petites bouchées, grandes saveurs : Lunhaw Na Manga : Salade de mangue verte// Dikadung Chausson de pomme de terre, taro, petits pois, champignons aux feuilles de citronnier //Fried Pancit Molo : Ravioli philippin aux crevettes, poulet et herbes // Tinunang Baka : Viande de bœuf à la crème de coco, citronnelle et herbes // Adobo : Daube de porc au citron, ail, gingembre et épices, servi avec du riz à l’ail // Mongo Lav Diaz : Soupe de lentilles philippine, façon Lav Diaz // Biko : Gâteau de riz gluant au lait de coco // Ligaya Cocktail : jus de goyave, jus d’ananas, rhum, gingembre
à 14h : Projection Partie 2
à 17h30 : Goûter
à 18h : Projection Partie 3
Death in the Land of Encantos de Lav Diaz.
Phlippines. 2007. Noir&Blanc. Film en 3 parties : 2h54/3h17/2h50.
Entremêlant fiction et documentaire, Death in the land of Encantos suit plusieurs personnages dans les paysages et les villages dévastés de la région de Bicol aux Philippines, au sud de l’île de Luçon, suite au passage du typhon Durian en 2006 : un poète engagé, Benjamin Agusan, revient dans sa région natale, après des années d’exil en Russie, pour y chercher le corps de ses proches et parents. Il y retrouve ses amis d’enfance, les artistes Catalina et Teodoro, mais également les fantômes du passé…
« La première projection française, par Cinéma du réel, de Death in the land of encantos fut pour beaucoup une révélation. Ceux qui alors rencontrèrent Lav Diaz partirent à la découverte d’un véritable continent cinématographique. (…) Ces premiers spectateurs racontent encore comment ils sentirent les frôler le vent venu du volcan Mayon; comment ils prirent la mesure d’une lointaine catastrophe qui les faisait eux aussi trembler; comment ils comprirent les tourments d’un peuple et les épiphanies d’un poète. On trouve dans ce film tout ce qui anime et inquiète le cinéaste : l’interminable violence de l’histoire philippine, le destin de l’artiste et du poète, les fantômes et les êtres surnaturels qui hantent le présent, la constante référence à la littérature russe, celle de Dostoïevski et Tolstoï. »
Marie-Pierre Duhamel Muller, programmatrice
Lav Diaz : Lavrente Indico Diaz, alias Lav Diaz, est réalisateur, scénariste, producteur, monteur, chef-opérateur, poète, compositeur, directeur artistique et acteur tout à la fois. Il est notamment connu pour la longue durée de ses films, pouvant atteindre jusqu’à 11 heures. C’est que les films de Lav Diaz ne sont pas gouvernés par le temps mais par l’espace et la nature. Il a réalisé une quinzaine de longs-métrages (dont Norte, la fin de l’histoire,Evolution of a Filipino Family, ou encore Melancholia) et remporté de nombreux prix dans plusieurs festivals internationaux. En 2015, ses films ont fait l’objet d’une rétrospective au Jeu de Paume.
L’ONG Virlanie œuvre depuis 23 ans auprès des enfants des rues de Manille aux Philippines. Les produits d’artisanat proposés à la vente par l’association durant cette journée sont confectionnés par les mamans des rues. Plus d’informations : http://www.virlanie.org/fr
Infos Pratiques :
Projection de la partie 1 : Jeudi 4 février à 20h15
Tarifs : Plein 12 euros / Réduit : 10 euros (buffet + les deux séances de Death in the land of Encantos du 7 février).
Réservation conseillée par mail (places limitées) : cine104@gmail.com
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Jeudi 28 Janvier à 18 H 00
Espace Saint-Michel à Paris
7 place Saint Michel, 75005 Paris
Dans le cadre de la 21e édition du Festival Regards sur le cinéma du monde
Sélection Italie par Mariangela Sansone (critique)
–Cane Caro de Luca Ferri (18’)
–Jazz for a Massacre de Leonardo Carrano et Giuseppe Spina (15’)
–Doors de Michele de Angelis (9’)
–Deposizione in due atti de Carlo Michele Schirinzi (15’)
– Petite Mémoire de Mauro Santini (6′)
–Città Stato de Giuseppe Spina (32′)
– La caduta di Atlante con Legno a lato diritto e gallo a lato manco (Le Storie della Vera Croce) de Luigi Antonio Presicce (13′)
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MERCREDI 27 JANVIER, 19H00, Centre Pompidou
EN PRÉSENCE DE PHILIPPE LANGLOIS ET DE VINCENT EPPLAY
C’est à l’histoire des inventions sonores au cinéma que nous convie le cycle de films « Ecoute voir », au croisement de la musique et du cinéma, de la technique, dans le sillage des compositeurs et des cinéastes les plus inventifs. Pensé comme un prolongement de l’ouvrage de Philippe Langlois, Les Cloches d’Atlantis, musique électroacoustique et cinéma, archéologie et histoire d’un art sonore paru aux éditions MF en juin 2012, ce cycle programmé chaque mois durant toute l’année 2016, fait la part belle aux dispositifs de sonorisation du cinéma muet, aux manipulations du son qui découlent de l’usage de la piste optique, aux inventions et expérimentations sonores et musicales en tout genre. De la fiction aux films documentaires, du cinéma d’animation aux films expérimentaux, un champ ténu de convergence s’élabore où se dessine une forme de préhistoire des musiques électroacoustiques et expérimentales.
Durant la période du cinéma muet, dans le sillage du mouvement futuriste et de la mécanisation des dispositifs de sonorisation, cinéastes et compositeurs incorporent dans les musiques et les films eux-mêmes des principes inspirés de la répétition et du fonctionnement de la machine. Cette séance invite le compositeur Vincent Epplay à revisiter certains dispositifs de sonorisation de ces films mécanistes.
Pierre Schaeffer, Etude aux chemins de fer, 1948, pièce sonore, 2.53min
Mikhaïl Tsekhanovski, Pacific231, 1931, 35mm, nb, son, 11min
Fernand Léger, Le Ballet Mécanique (version Kiesler), 1923-1924, 35mm, nb, son, 19.50min
Eugène Deslaw, La Marche des machines, 1929, 35mm, nb, sil, 7min
Pippo Oriani, Velocita, 1930-1931, 35mm, nb, sil, 13.20min
Eugène Deslaw, Nuits électriques, 1930, 35mm, nb, sil, 15min
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Rétrospective Sharunas Bartas au Centre Pompidou du 5 Février au 6 Mars
Télécharger le programme : Sharunas Bartas
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Les éditions commune, en collaboration avec L’Abominable, viennent de publier le numéro 5 de leur collection « Cinéma hors capital(e) », intitulé Digital(e), l’argentique à l’heure du numérique.
Il s’agit de la retranscription du débat organisé à l’invitation de Cinéma du Réel lors de l’édition 2013 du festival, où nous avions tenté de créer un espace de discussion critique, partant du point de vue qu’un certain nombre de cinéastes tiennent à continuer d’utiliser le support photochimique, qu’un certain nombre de programmateurs continuent à montrer des films en pellicule, qu’un certain nombre de spectateurs font la différence.
Un jour se fera l’histoire du basculement de la projection cinématographique vers le numérique. L’histoire de ce qu’on appelle trop facilement une révolution (le mot revient à de multiples reprises dans le débat) mais qui a tout du contraire : plutôt une étape supplémentaire de l’industrialisation du commerce des images. Pourtant, tout basculement, aussi violent soit-il, a ses résistances, qu’incarnent celles et ceux qui, malgré les difficultés anciennes et nouvelles, poursuivent leur chemin, indifférent au sens du vent.
Vous trouverez ce livre les 1er et 4 février prochain (à partir de 17h15) au Cinéma Méliès de Montreuil, où les éditions commune présenteront la collection « Cinéma hors capital(e) » dans le cadre des Rencontres avec Jean-Pierre Thorn, sachant que le numéro 3 de cette collection de livres-DVD, intitulé Je t’ai dans la peau de Jean-Pierre Thorn, lui est dédié.
Digital(e), l’argentique à l’heure du numérique sera disponible dans la foulée à la librairie la Friche (Rue Léon Frot, 11e), à la librairie du Cinéma du Panthéon (rue Victor Cousin, 5e) et au café-librairie Michèle Firk (rue François Derbergue à Montreuil) ainsi que dans les meilleures librairies partout ailleurs, et également par correspondance auprès des éditions commune.
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Le Méliès, Renc’Art, les Editions commune/film flamme en partenariat avec Périphérie proposent :
Rencontres avec Jean-Pierre Thorn
au Cinéma Le Méliès
12 place Jean Jaurès, 93100 Montreuil, M°9 Mairie de Montreuil
Lundi 1er février
18h15 : Le Dos au mur (DVD, 1h47) suivi d’un dialogue avec Tangui Perron de Périphérie
21h00 : On n’est pas des marques de vélo (Cinémathèque de Toulouse, 35 mm ou Dvd, 1h29) suivi d’un dialogue avec Corinne Bopp de Périphérie et Raphaël Yem
Jeudi 4 février
18h15 : Je t’ai dans la peau (Cinémathèque de Toulouse, 35 mm ou DCP, 1h58) suivi d’un dialogue avec Martine Derain
21h : Carte blanche à Jean-Pierre Thorn : Une histoire birmane, d’Alain Mazars (DCP, 1h29), suivi d’un dialogue entre Jean-Pierre Thorn et Alain Mazars
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Cinémathèque Française
vendredi 29 janvier 2016, 19h30
En présence de Franssou Prenant
Sous le ciel lumineux de son pays natal
France / 2002 / 48 min / 16mm
«Ça se passe à, dans, sous, à travers les trous de Beyrouth, ses béances flottantes, au long de rigoles issues de tuyaux percés, dans la poussière de ce qu’il en reste, restait, car c’est du passé ce Beyrouth qu’on voit, du passé récent, filmé en 95, avant que le centre ville effondré par la guerre ne soit arasé et reconstruit. Trois filles invisibles comme des esprits hantent leur ville dont le ciel lumineux nimbe les souvenirs de murs.» (F.P.)
Reviens et prends-moi
France / 2004 / 14 min / 35mm
Avec Philippe Krootchey.
«Sur le poème de Constantin Cavafy, ‘Reviens et prends-moi’. » (F.P.)
vendredi 29 janvier 2016, 21h15
En présence de Franssou Prenant et René Scherer
Le Jeu de l’oie du Professeur Poilibus
France / 2007 / 150 min / Numérique
Avec René Scherer.
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24 au 29 Janvier Hors les murs – 30 et 31 Janvier à la Bellevilloise – 19 / 21 Rue Boyer 75020 Paris
Site : ici
Télécharger le programme : Programme-2016-R°
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A Ne pas rater – A noter que les films précédents de Zhao Liang qui ont fais l’objet d’une édition DVD ARTE actuellement indisponible dont la cour des plaignants sont téléchargeables sur le site de l’INA pour moins de 3 euros – De même en cherchant bien, on peut trouver d’autres films en accès libre sur l’INA et Internet
Doc & Doc
Mardi 2 février à 19H00 et 21H00
Le Forum des images
2 rue du cinéma / Forum des Halles, 75001 Paris
Depuis 1997, le cinéaste chinois Zhao Liang arpente son pays, caméra au poing, pour faire surgir dans leur dimension à la fois microscopique et gigantesque les injustices et misères dont est victime le peuple chinois. Il part au front en solitaire, va partout où il a envie de filmer et suit patiemment, dit-il, les préceptes de Mao : il recule lorsque l’ennemi avance, attaque lorsque l’ennemi est épuisé. Des jeunes drogués aux ouvriers du charbon, il brosse une fresque dantesque mais salutaire de ces différentes communautés.
Annick Peigné-Giuly – présidente de Documentaire sur grand écran
Les Films
19h : BEHEMOTH – LE DRAGON NOIR (2015)
Production INA et Arte France
Un film choc sur l’état catastrophique de la planète avec un périple hallucinant à travers les plateaux de la Mongolie intérieure. » Et Dieu créa la bête Behemoth le cinquième jour dit le livre de Job. C’était le plus énorme monstre que la terre ait porté. »
21h : PAPER AIRPLANE (2001)
Une bande jeunes Pékinois tombés dans la drogue. Comment arrêter, éviter la police, ne pas se retrouver dans une brigade de travail forcé ? Comment continuer à vivre, à rêver sa vie… et à aimer ?
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Mercredi 27 janvier à 19h30
Gaîté-Lyrique
3 bis Rue Papin, 75003 Paris
« Le tour du jour – Nouveaux territoires documentaires »
Un cycle proposé et programmé par Benoît Hické Programmations
OF THE NORTH (Première française)
Réal. : Dominic Gagnon (Canada – 2015 – 75′ – VOSTA)
Projection suivie d’un entretien Skype avec le réalisateur
Bande-annonce : ici
« In the land of ice and snow, don’t call me Eskimo » (« dans le pays de la glace et de la neige, ne m’appelle pas Esquimau »). Tel est le refrain d’une chanson entendue dans le dernier film de Dominic Gagnon. Dans la lignée de ses œuvres récentes, OF THE NORTH est un collage de vidéos amateures du web qui propose une vision hallucinée et hallucinante de l’Arctique. Bénéficiant d’un travail sonore exceptionnel qui joue habilement des silences, de la rugosité des enregistrements et de chants de gorge aussi fascinants qu’angoissants, le film ne présente pas juste le regard des Inuits sur eux-mêmes mais aussi celui d’un cinéaste qui, propulsé par l’intensité vitale inouïe de ces peuples aux prises avec un environnement sans pitié, exacerbe la violence, les chocs culturels et l’âpre beauté d’un monde qui devient sous ses yeux une véritable Interzone“ (RIDM 2015)
« Un « ciné-œil » vertovien anti-exotique, qui donne à voir une acculturation trash et débridée et bat en brèche les clichés en vigueur sur les Inuits, trop souvent cantonnés à la lisière du monde contemporain” (Visions du Réel 2015).
“Aller sur YouTube, c’est comme partir dans un pays et ramener ces images pour les proposer aux gens. De ce monde complètement désordonné qu’est Internet, j’essaye de le réorganiser en un film prêt à la consommation. J’aime dire que je ne fais pas des films sur les gens mais des films sur les gens qui se filment. Cela existait déjà dans les années 60 avec l’apparition des films amateurs et le found footage. Il y a là une forme d’authenticité qu’on ne trouve pas chez les acteurs”. (Dominic Gagnon, in Libération, 4 décembre 2012)
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MERCREDI 27 JANVIER, À 19H30 au Musée de la chasse et de la nature – 62, rue des Archives 75003 Paris Metro : Hôtel de Ville (1) et Rambuteau (11)
En deux films, cette séance propose une plongée dans des images des années 1920 sur les pas de cinéastes et voyageuses femmes qui découvrent les contrées de l’Est.
L’EXODE
Réal. : Merian C. Cooper, Ernest B. Schoedsack et Marguerite Harrison (Etats-Unis – 1925 – 71′ – VO)
Les trois cinéastes explorateurs documentent la fascinante transhumance printanière des troupeaux des Bakhtiari, une tribu de nomades iraniens. Ignorant jusqu’à la puissance politique de la tribu dans la région, les cinéastes (les futurs réalisateurs de King Kong et Marguerite Harrison, cinéaste, et espionne…) proposent un témoignage d’une grande rareté sur cette tribu peuplant l’Iran aujourd’hui encore.
ELLA MAILLART – DOUBLE JOURNEY
Réal. : Antonio Bigini et Mariann Lewinsky Sträuli
(Suisse, Italie – 2015 – 40′ – 2015 – VOSTF)
Entre 1939 et 1945, Ella Maillart traverse en voiture l’Europe de l’Est, l’Afghanistan et l’Inde, aux côtés de l’aventurière Annemarie Schwarzenbach. Le film mêle les précieuses images d’archives alors tournées et ses carnets de voyage, qui questionnent l’idée même d’exotisme.
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Centre Pompidou du 22 Janvier au 24 Janvier – Centre Pompidou
Programme :
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Mercredi 20 janvier 2016, à 19h00 (1h30)
– Centre Pompidou, Paris
Daniel Eisenberg, Displaced Person, 1981, 16mm, nb, son, 11 min
Su Friedrich, The Ties That Bind, 1984, 16mm, nb, son, 55 min (vo anglais)
En écho à l’exposition « Anselm Kiefer » (du 16 décembre 2015 au 18 avril 2016), le service de collection des films du Centre Pompidou propose un dialogue entre l’œuvre du célèbre artiste allemand et une sélection de productions cinématographiques contemporaines. Hanté par la place de l’Histoire dans l’Allemagne d’après-guerre, Anselm Kiefer convoque et interroge les éléments épars d’une mémoire collective en prise avec l’entropie pour les redistribuer à travers un ensemble d’œuvres qui semblent partager avec le cinématographe cette nécessité de venir fixer et traduire un réel condamné par l’oubli. Pour Daniel Eisenberg l’histoire est reçue au travers des autres. Fils de survivants des camps, le cinéaste a fait de la guerre et de son impact sur la mémoire collective l’interrogation centrale de son œuvre cinématographique. Réalisé en 1981, son film Displaced Person s’appréhende à la manière d’un labyrinthe d’où surgiraient les échos quasi indicibles d’une mémoire traumatisée. Volontairement fragmentaire, cette polyphonie visuelle et sonore est conçue à partir d’éléments récupérés : des séquences du Chagrin et la pitié de Marcel Ophuls (réalisé en 1969), une archive filmée de la visite d’Hitler à Paris le 25 juin 1940, des actualités américaines, d’un mouvement du quatuor Razumovsky de Beethoven (l’opus 59) auxquels, Eisenberg superpose les extraits d’un discours radiophonique prononcé par Claude Levy Strauss, « The Meeting of Myth and Science ».
« Le cinéma dans les mains d’Eisenberg est un outil qui permet de questionner l’impensable, en le mettant visuellement en acte. Qui est déplacé ? L’histoire ou nous qui ne pouvons la comprendre sans recourir aux artifices ? » yann beauvais, dans la catalogue L’art du Mouvement, éditions du Centre Pompidou, 1996, page 141
Figure majeure du cinéma indépendant américain, Su Friedrich (née en 1954) développe depuis le tournant des années 1980 une œuvre filmique hybride à la croisée du film expérimental, narratif et documentaire. Son film The Ties That Bind (1984) évoque le parcours de sa mère ; de la jeune femme qu’elle était dans l’Allemagne nazie jusqu’à son exile aux Etats-Unis dans l’immédiate après-guerre. Autobiographique et profondément politique, ce portrait intimiste où dialoguent présent et passé devient le lieu d’une réflexion portée par la cinéaste sur le sens des responsabilités individuelles et collectives face à l’histoire.